Marelle réalisée par Jenni Fauvette, photo Jalm. Cliquez sur les liens.
L'ellipse poétique est l'omission d'un ou plusieurs éléments du texte pour produire un effet particulier comme dans cette première strophe du poème "Tristesse d'Olympio" où Victor Hugo omet "étaient plein" au cinquième vers :
Les champs n'étaient point noirs, les cieux n'étaient pas mornes.
Non, le jour rayonnait dans un azur sans bornes
Sur la terre étendu,
L'air était plein d'encens et les prés de verdures
Quand il revit ces lieux où par tant de blessures
Son cœur s'est répandu !
Le mot "marelle" désigne un jeu de palet sur un parcours tracé au sol. Orthographié, au moyen âge, sous la forme "mérelle", il désigne également la coquille que portaient les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle.
Pour le jeu poétique d'été d'an amzer poésies, je vous propose donc de nous amuser à créer des petits poèmes sur l'un des thèmes de la marelle jeu ou de la mérelle coquille, tout en nous inspirant de la prosodie du père Hugo.
règle : composez, sur le thème de la marelle ou de la mérelle, un sizain hétérométrique (strophe de six vers de deux types) constitué d'alexandrins au premier, second, quatrième et cinquième vers ainsi que d'hexasyllabes au troisième et sixième vers, avec deux rimes consonantiques (a,c) et une rime vocaliques (b) réparties comme suit : aabccb. Glissez-y où vous le souhaitez au moins une ellipse ainsi que le mot "marelle" ou "mérelle" et vous obtiendrez un petit poème que j'appellerais bien une "marellipse" comme celle-ci :
Une pierre lancée, un pied dans la marelle,
Nous font quitter la terre et puis bientôt le ciel,
C'est la magie du jeu.
C'est un arbre de vie, l'au-delà du miroir,
Un chemin intérieur tracé sur le trottoir,
Le véritable enjeu.
de Jean-Luc Aotret
Trempez votre plume dans l'encre d'une mérelle pour écrire des "marellipses" nous conduisant sur des chemins de poésie jusqu'au ciel des marelles. Vous êtes bien entendu instamment conviés à glisser vos créations et vos appréciations dans les commentaires.