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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 00:15

auteur né une année en 1 :

tn Bruges3

musée Gruuthuse à Bruges photo Jalm, cliquez sur l'image

 

 Ton visage est le mot de la nuit étoilée
Un ciel obscur s'ouvre lentement dans tes bras
Où le plaisir plus vain que la flamme argentée
Comme un astre brisé brille et tremble tout bas

Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire
Dont l'horizon mobile enferme notre amour.
Je touche un paysage ; il s'éclaire, il respire
Et prend quelque couleur sans attendre le jour.

Que de choses j'apprends au défaut de tes larmes
Sur le point de me perdre où tu m'as précédé,
Mais enfin je renonce à détourner tes armes.
Je reconnais un corps que je dois te céder.

Perdons-nous ! Parcourons cette courbe profonde
Que tes genoux légers ne me délivrent pas.
Que je sois seul au monde
Au moment de tes larmes.

Que la paix de l'amour commence sous nos pas.

Odilon-Jean PÉRIER (1901-1928)

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 00:47

auteur né une année en 1 :

tn lanedern

Lannédern sous l'orage photo Jalm, cliquez sur l'image 

 

Sous la tombe muette oh ! comme on dort tranquille !
Sans changer de posture, on peut, dans cet asile,
Des replis du linceul débarrassant sa main,
L'unir aux doigts poudreux du squelette voisin.
Il est doux de sentir des racines vivaces
Coudre à ses ossements leurs noeuds et leurs rosaces,
D'entendre les hurrahs du vent qui courbe et rompt
Les arbustes plantés au-dessus de son front.
C'est un ravissement quand la rosée amie,
Diamantant le sein de la côte endormie,
À travers le velours d'un gazon jeune et doux,
Bien humide et bien froide arrive jusqu'à vous.
Là, silence complet ; farniente sans borne.
Plus de rages d'amour ! le coeur stagnant et morne,
Ne se sent plus broyé sous la dent du remords.
- Certes, l'on est heureux dans les villas des morts !

Théophile Dondey dit Philothée O'NEDDY (1811-1875)
Nécropolis Nuit quatrième

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 00:51

auteur né une année en 1 :

tn Chat4

chat siamois à Ouessant photo Jalm, cliquez sur l'image  

 

Haine qui guette et chat qui dort
N'ont point pour moi de maléfices ;
Je regarde en face la mort,
Les malheurs, les maux, les sévices ;
Je braverais, étant sans vices,
Les rois, au milieu de leur cour,
Les chefs, au front de leurs milices,
Si je suis avec mon Amour

Germain NOUVEAU (1851-1920)

extrait de la ballade Amour


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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 00:02

auteur né une année en 1 :

tn Maulevrier3temple parc oriental de Maulévrier photo Jalm, cliquez sur l'image

 

Parahi Té Maraë

... Alors Otahiti riait dans la lumière,
Qu'illustraient de son sang les sacrificateurs,
Quand, de toute l'ardeur du ciel, sur les hauteurs
Sublimes, Taora, que sa gloire contemple,
Entretenait la flamme homicide du Temple
Où venaient les héros allumer leur vertu. [...]

Charles MORICE (1861-1919)


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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 00:29

auteur né une année en 1 :

tn Pierrot

Pierrot de Antoine Watteau, v. 1718-19, cliquez sur l'image

 

Ballade de l'âme de Paul Verlaine

Bien qu'il ait l'âme sans rancune,
Pierrot dit en serrant le poing :
" Mais, sacrebleu, je n'ai nul point
De ressemblance avec la lune !

" Ô faux sosie aérien !
Mon nez s'effile, elle est camuse ;
Elle a l'air triste ! Je m'amuse
De tout, un peu, beaucoup, de rien.

" On la dit pâle ! Allons donc ! jaune !
Moi seul suis blanc comme les miss.
Elle est chaste autant qu'Artémis,
Je le suis aussi, comme un faune.

" N'importe ! Dès qu'elle a penché
Son front : " Bonsoir, Pierrot céleste ! "
Dit l'un ; un autre dit : " Ah ! peste !
" Pierrot, ce soir, a l'oeil poché. "...

Catulle MENDÈS   (1841-1909)


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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 00:11

auteur né une année en 1 :

tn Gargantua

"les pélerins mangés en salade" Gargantua illustration Gustave Doré, cliquez sur l'image 

 

C'est le ventre ! le ventre ! Oui, messire Gaster
Des hommes de tout temps fut le grand magister,
Et toujours se vautra la canaille insensée
Pour ce dieu, dont le trône est la selle percée.
J'en pleure et ris ensemble ; et tour à tour je crois
Retrouver Héraclite et Démocrite en moi.
Hu ! hu ! dis-je en pleurant, quoi ! ce dieu qui digère,
Quoi ! tant d'effets si beaux, le ventre les opère !
Hu ! hu ! lamentons-nous ! hu ! quels honteux destins,
De nous tant agiter pour nos seuls intestins !
Hu ! hu ! hu ! de l'esprit quel pitoyable centre !
L'homme en tous ses travaux a donc pour but le ventre !

Népomucène LEMERCIER (1771-1840)
extrait de RABELAIS La panhypocrisiade



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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 00:13

auteur né une année en 1 :

tn Cythèreembarquement pour Cythère Antoine Watteau, cliquez sur l'image

 

Pour apprendre qui me doit plaire,
Irai-je consulter d'Hozier ?
Non, l'aimable enfant de Cythère
Craint peu de se mésallier :
Souvent pour l'amoureux mystère,
Ce Dieu, dans ses goûts roturiers,
Donne le pas à la Bergère
Sur la Dame aux seize quartiers.

Pierre Choderlos de LACLOS (1741-1803)
extrait de l'Epître à Margot

 

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 00:57

auteur né une année en 1 :

tn Hibou2

pile de portail du manoir de la Blairie près de Rochefort sur Loire photo Jalm, cliquez sur l'image  

 

Je suis le triste oiseau de la nuit solitaire,
Qui fuit sa même espèce et la clarté du jour,
De nouveau transformé par la rigueur d'Amour,
Pour annoncer l'augure au malheureux vulgaire.

J'apprends à ces rochers mon tourment ordinaire,
Ces rochers plus secrets où je fais mon séjour.
Quand j'achève ma plainte, Écho parle à son tour,
Tant que le jour survient qui soudain me fait taire.

Depuis que j'eus perdu mon soleil radieux,
Un voile obscur et noir me vint bander les yeux,
Me dérobant l'espoir qui maintenait ma vie.

J'étais jadis un aigle auprès de sa clarté,
Telle forme à l'instant du sort me fut ravie,
Je vivais de lumière, ore d'obscurité.

Siméon-Guillaume de LA ROQUE (1551-1611)


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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 00:41

auteur né une année en 1 :

tn Cygne4

cygne vénitien jardin baroque de Valsanzibio photo Jalm, cliquez sur l'image

 

Les vers Toscans du Cygne Florentin
Ont illustré sa Laure magnifique,
Et sous le nom du verd arbre Delfique
Semant sa gloire au Royaume Latin.

Depuis en Gaule un Sonneur Angevin
Dit sous couleur de l'Olivier Attique,
Sa chere Olive : et sa voix Poëtique
La celebra d'un chant noble, et divin.

Ore apres eus et d'age, et de merite,
Je chante icy ma chaste Marguerite :
Bruyant son los, et ma vive douleur.

Que si leur stile honore un nom estrange :
Qui doutera de la digne loüange
De mon subject, pris d'un rare fleur ?

Jean de LA GESSEE   (1551-1596)


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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 00:46

auteur né une année en 1 :

tn Héron2héron sur le canal de l'Erdre à Nantes photo Jalm, cliquez sur l'image


Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.

Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n'est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.

Jean de LA FONTAINE  (1621-1695)


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L'univers d'An Amzer

 

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