2 avril 2016
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la plage de la palud à Santec photo Jalm, cliquez sur les liens
Le vent de l’océan siffle à travers les portes
Et secoue au jardin les arbres effeuillés.
La voix qui vient des mers lointaines est plus forte
Que le bruit de mon cœur qui s’attarde à veiller.
Ô souffle large dont s’emplissent les voilures,
Souffle humide d’embrun et brûlant de salure,
Ô souffle qui grandis et recourbes les flots
Et chasses la fumée, au loin, des paquebots !
Tu disperses aussi mes secrètes pensées,
Et détournes mon cœur de ses douleurs passées.
L’imaginaire mal que je croyais en moi
N’ose plus s’avouer auprès de ce vent froid
Qui creuse dans la mer et tourmente les bois.
Jean de La Ville de Mirmont (1886-1914)
L’Horizon chimérique Recueil posthume 1920
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horizon chimérique
30 mars 2016
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la chambre à coucher à Arles par Van Gogh en 1888, cliquez sur les liens
Pâle matin de Février
Couleur de tourterelle
Viens, apaise notre querelle,
Je suis las de crier ;
Las d’avoir fait saigner pour elle
plus d’un noir encrier…
Pâle matin de Février
Couleur de tourterelle.
Paul-Jean Toulet
Les Contrerimes : poèmes
Édition Émile-Paul frères, 1929
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contrerimes
28 mars 2016
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pour en savoir plus cliquez sur Omar
Nous voilà tous réunis au milieu des amoureux;
nous voilà tous affranchis des peines que le temps inflige ,
ayant vidé la coupe de mon amour, nous voilà tous libres,
tous tranquilles, tous pris de vin.
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roubaïates
27 mars 2016
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"le matin après le déluge" par William Turner, cliquez sur les liens
La porte s'entrouvre au petit matin,
Et l'oiseau monte dans le ciel serein.
La maison s'emplit d'un souffle de vie.
La femme repose au sol endormie,
La vigne à la rose fait un écrin.
de Jean-Luc Aotret
extrait du déluge in Enlumimurs
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enlumimurs
26 mars 2016
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Jonas avalé par la baleine. Chapiteau du XIIe siècle de la nef de l'abbatiale de Mozac, cliquez sur les liens
Ils sèment la parole obscure, simple et nue ;
Mais dans l'obscurité tu rends l'oeil clairvoyant,
Et joins du haut du ciel à la lettre qui tue
L'esprit vivifiant.
Leur bouche sous l'énigme annonce le mystère,
Mais tu nous en fais voir le sens le plus caché ;
Ils nous prêchent tes lois, mais ton secours fait faire
Tout ce qu'ils ont prêché,
Ils montrent le chemin, mais tu donnes la force
D'y porter tous nos pas, d'y marcher jusqu'au bout ;
Et tout ce qui vient d'eux ne passe point l'écorce,
Mais tu pénètres tout.
Ils n'arrosent sans toi que les dehors de l'âme,
Mais sa fécondité veut ton bras souverain ;
Et tout ce qui l'éclaire, et tout ce qui l'enflamme
Ne part que de ta main.
Pierre CORNEILLE (1606-1684)
extrait de "Que la vérité parle au dedans du coeur"
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né une année en 6
25 mars 2016
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"Via Crucis" peinture de Gilbert Quioc et texte de Jean-Luc Aotret, cliquez sur le lien
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enlumimurs
23 mars 2016
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galries royales saint Hubert à Bruxelles photo Jalm, cliquez sur les liens
Voici qu'à l'horizon coule un fleuve de sang.
De sa pourpre lugubre et splendide il inonde,
Sous les cieux consternés, l'orbe muet du monde,
Où l'horreur d'un grand meurtre invisible descend.
Ainsi qu'au lendemain des épiques désastres
Pour les princes vaincus on drape l'échafaud,
La Nuit, sur le zénith, debout comme un héraut,
Étend l'obscurité de son deuil larmé d'astres.
Exsangue et phosphoreuse, ô tête dont la chair
A gardé la pâleur et le froid de l'épée, -
Lumineusement roule une lune coupée
Dans le silence noir et la terreur de l'air.
Rien ne s'anéantit. Tout ce qui fut, persiste.
Les crimes d'ici-bas renaissent dans les cieux.
Ce soir, dans le palais aérien des dieux,
Hérodiade a fait décoller Jean Baptiste.
Iwan GILKIN (1858-1924)
recueil La Nuit
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né une année en 8
22 mars 2016
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affiche de Théophile-Alexandre Steinlen pour en savoir plus sur le chat noir cliquez sur les liens
Ce soir, ce soir qui meurt, s'imprègne dans nos moelles
Et, d'un coeur malgré moi toujours plus anxieux,
Je le suis maintenant qui sombre dans tes yeux
Comme un beau vaisseau d'or chargé de longs adieux !
Nul souffle sur la rade. Au loin une sirène
Mugit... la nuit descend insensible et sereine,
La nuit... et tout devient, on dirait, éternel :
Les mâts, le lacis fin des vergues sur le ciel,
Les quais noirs encombrés de tonneaux et de grues,
Les grands vapeurs fumant des routes parcourues,
Le bras de la jetée allongé dans la mer,
Les entrepôts obscurs luisants de rails de fer,
Et, bizarre, étageant ses masses indistinctes,
Là-bas, la ville anglaise avec ses maisons peintes.
Albert Samain (1858-1900)
extrait de Elégie
Recueil : Le chariot d'or
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le chat noir
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deux garçons dans un doris tirant le filet de Winslow Homer, cliquez sur les liens
Mais au bout de l’été
A l’heure du retour,
En routards passagers
Nous ferons un détour.
Jacques Premel-Cabic
Port Saint-Jean
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breizitude
16 mars 2016
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les laveuses à Arles Paul Gauguin en 1888, cliquez sur l'image
Pour une dame imaginaire
Aux yeux couleur du temps,
J’ai rimé longtemps, bien longtemps :
J’en étais poitrinaire.
Quand vint un jour où, tout à coup,
Nous rimâmes ensemble.
Rien que d’y penser, il me semble
Que j’ai la corde au cou.
Paul-Jean Toulet
Les Contrerimes : poèmes
Édition Émile-Paul frères, 1929
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