calligramme de Jack au lampion par Jalm. Cliquez sur les liens
Le sonnet, datant vraisemblablement du 12ème siècle, est une forme poétique qui comporte quatorze vers rimés répartis en deux quatrains suivis de deux tercets. Strictement codifiée, au 16ème siècle, cette forme donnera naissance, dans la seconde partie du 19ème siècle, à des sonnets irréguliers tels que le poème suivant d'Arthur Rimbaud intitulé "Le dormeur du val" :
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
En Angleterre, l'expression "Jack à la lanterne" (Jack of the lantern ou Jack O'lantern) désignait, à l'origine, le feu follet. Puis, vers 1660, elle fut attribuée au veilleur de nuit qui portait une lanterne. C'est sans doute pour cela qu'elle servit, par la suite, à surnommer le fameux Jack irlandais qui revient, à chaque fête d'Halloween, hanter le monde des vivants avec son lampion citrouille.
En cette période précédant la Toussaint, je vous propose donc de nous amuser à créer des petits poèmes sur cette thématique du "Jack à la lanterne" en s'inspirant de la prosodie de Rimbaud.
règle : composez, sur le thème de Jack O'lantern, un sonnet irrégulier de quatorze hexasyllabes (vers de six pieds) comportant deux quatrains (strophes de quatre vers) suivis de deux tercets (strophes de trois vers) sur sept rimes disposées ainsi : abab cddc eef gfg. Glissez-y, où vous voulez, les mots "Jack" et "lampion" et vous obtiendrez un petit poème que j'appellerais bien un "Jack au lampion" comme celui-ci :
Je suis le feu follet
Qui luit dans sa lanterne,
Je suis le farfadet
Qui éclaire ses cernes.
Au creux de sa citrouille,
Je brille de malice
Égayant son supplice
En vous donnant la trouille.
Quand j'allume ma face
D'une horrible grimace,
Je me ris de la mort.
Et Jack est, dans le fond,
Bien heureux de son sort
De m'avoir pour lampion.
de Jean-Luc Aotret
Saisissez votre plume tel un feu follet qui viendra allumer le lampion du Jack O'lantern de votre sonnet. Vous êtes bien entendu instamment conviés à glisser vos créations et vos appréciations dans les commentaires.