27 janvier 2019
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portrait de Rosemonde Gérard par Ernest Hébert, cliquez sur les liens
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s’ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos cœurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Rosemonde Gérard (1866–1954)
extrait de L’Éternelle chanson in "Les Pipeaux" 1889
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25 janvier 2019
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affiche du film "Edmond" d'Alexis Michalik , cliquez sur les liens
À ce palais de croûte, il faut, vous, mettre un toit...
Et toi, sur cette broche interminable, toi,
Le modeste poulet et la dinde superbe,
Alterne-les, mon fils, comme le vieux Malherbe
Alternait les grands vers avec les plus petits,
Et fais tourner au feu des strophes de rôtis !
Edmond ROSTAND (1868-1918)
Cyrano de Bergerac
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1 janvier 2018
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photo d'Yvette - sur un mur de la Charité sur Loire
2018... Le XXI est majeur !
L'année qui pointe son nez,
peut être majeure
pour vous,
si vous le voulez...
Bonne Année à tous Tempestiviens et Anamzeriens !
Published by Yvette
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18 novembre 2015
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café-concert le bataclan à Paris, cliquez sur les liens
Ce mois noir*, avec le crachin,
Nous exprime son grand chagrin.
Des fous ont massacré leurs frères
Qui, un soir, voulaient se distraire.
Horrible bande de crétins,
Dont l’ennemi est leur prochain.
Mais dans quel livre de prières
Ont-ils appris ces manières ?
Ils n’ont jamais lu Khay Yam**,
Qui chantait la joie de bien vivre
Ici, sans attendre l’Éden.
Ils auraient dû boire du vin,
Qui plus que le sang nous enivre,
Khay Yam le trouvait divin.
Dông Phong
16.11.2015
* Miz du, le mois noir ou novembre en breton.
** Omar Khay Yam, grand poète persan et musulman libéral (1048-1131)
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7 mars 2015
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Orlamonde de Maurice Maeterlinck à Nice, photo Jalm, cliquez sur l'image
Quand l’amant sortit
(J’entendis la porte)
Quand l’amant sortit
Elle avait souri…
Mais quand il rentra
(J’entendis la lampe)
Mais quand il rentra
Une autre était là…
Et j’ai vu la mort
(J’entendis son âme)
Et j’ai vu la mort
Qui l’attend encore…
Maurice Maeterlinck (1862-1949)
Serres chaudes, suivies de Quinze Chansons
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1 mars 2015
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square Charles Péguy à Paris, photo Jalm, cliquez sur l'image
Elle avait jusqu'au fond du plus secret hameau
La réputation dans toute Seine et Oise
Que jamais ni le loup ni le chercheur de noise
N'avaient pu lui ravir le plus chétif agneau.
Tout le monde savait de Limours à Pontoise
Et les vieux bateliers contaient au fil de l'eau
Qu'assise au pied du saule et du même bouleau
Nul n'avait pu jouer cette humble villageoise.
Sainte qui rameniez tous les soirs au bercail
Le troupeau tout entier, diligente bergère,
Quand le monde et Paris viendront à fin de bail
Puissiez-vous d'un pas ferme et d'une main légère
Dans la dernière cour par le dernier portail
Ramener par la voûte et le double vantail
Le troupeau tout entier à la droite du père.
Charles Péguy (1873-1914)
1912 (Ed. Gallimard, coll. La Pléiade,
Œuvres poétiques complètes, p. 841)
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14 février 2015
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Corazón de Gilbert Quioc, cliquez sur l'image
Ébène en chevelure, part d'ombre descendant
sur votre visage, qu'ai-je vu en vous d'obscur qui me fascina tant ?
Ébène à se damner yeux d'ombre maligne où s'enfouir sans raison,
que m'offrîtes-vous qui me ravit ainsi ?
Est-ce l'entrevue de votre âme, la figuration muette d'un cœur battant
dans le silence de la chair absoute ; est-ce pur envoûtement :
comment départager le relief de folie du remède-miracle au vertige profond
qu'un soir, sans le savoir, vous me procurâtes si diligemment ?
O vous, que sans connaître déjà je baptise du nom
de Muse, savez-vous bien ce que vous me donnâtes en me laissant
rêver à vous, solitaire et démiurge d'une seule nuit ?
Puissiez-vous, à votre tour, souffrir ce que je souffre, et puis
aimer, qui sait ? ce que je vous laisse deviner sous
ces pauvres mots et ce rien de toile qui vous
dessine s'efforçant à vous mieux voir, tendrement...
Louis-Vyn
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8 janvier 2015
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cliquez sur l'image
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
Un jour, peut-être, bien après moi
Un jour on chantera
Cet air pour bercer un chagrin*
extrait de L'AME DES POETES
Paroles et Musique: Charles Trenet
© - Raoul Breton - 1951
*Jean Cabut adorait les chansons de Trenet
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21 novembre 2014
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Saint Jean du Doigt photo Jalm, cliquez sur l'image
Après printemps de semaisons
Eté de blés et de grillons,
Est arrivé le temps des brumes
Avec la forêt qui s'allume.
Oui revoici l’heure bénie
De l'automne de douce pluie,
Qui fredonne le chant des mousses
Des bolets sous les feuilles rousses.
Le ciel a changé de décor,
L'arbre a mis son écharpe d'or.
Prenant un chemin d'escampette,
Pommes, châtaignes et noisettes,
Pour quitter la nature morte
De la toile ont ouvert la porte.
Alors à l'écoute d'un trille
Le peintre effleurant ses pupilles,
A fait jaillir sur l'aquarelle
Deux larmes bleues pour l'hirondelle.
Jacques Premel-Cabic
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13 juin 2014
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coucher de soleil à Orvault photo jalm, cliquez sur l'image
Carpe diem
Au solstice de juin
Je vois dans le lointain,
Le ciel allumer vingt
Drapeaux américains.
Au solstice de juin
Je vois danser au loin,
Une ourse avec un chien
Sous le toit du jardin.
Au solstice de juin
Une pensée me vient,
Et si soir et matin
Un jour ne faisaient qu’un.
Au solstice de juin
Une pensée m’étreint,
De voir un jour prochain
La nuit tous feux éteints.
Mais oublions demain
Au solstice de juin,
Ce soir on est si bien
Sous le ciel du jardin.
Jakez
Temps-pestif va être en vacances jusqu'au 1er juillet, Janus s'en va sur les pas de Gauguin et de Van Gogh du côté d'Arles, merci de votre fidélité et à très bientôt
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