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1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 00:15
Le premier jour de l'an

portes du Prieuré de Vouharte en Charente, photo Jalm, cliquez sur les liens

 

Les sept jours frappent à la porte.
Chacun d'eux vous dit : lève-toi !
Soufflant le chaud, soufflant le froid,
Soufflant des temps de toute sorte
Quatre saisons et leur escorte
Se partagent les douze mois.
Au bout de l'an, le vieux portier
Ouvre toute grande la porte
Et d'une voix beaucoup plus forte
Crie à tout vent : premier janvier !

 

Pierre Menanteau (1895-1992)

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 00:34
Sur les longues veilles

grand-place de Bruxelles à Noël, photo Jalm, cliquez sur les liens


L'astre qui fait le jour dort dans le sein des eaux,
Un silence profond règne en toutes les plaines,
Et les zéphyres seuls par de faibles haleines
D'un petit tremblement agitent les rameaux.

 

On n'oit plus dans les bois les concerts des oiseaux,
Et l'aimable enchanteur des soucis et des peines,
Le sommeil, au doux bruit des paisibles fontaines,
Charme de ses douceurs et bergers et troupeaux.

 

Je suis seul qui pressé d'une douleur cruelle
Vois fuir de mes yeux le sommeil que j'appelle,
Les veilles m'ont conduit au bord du monument.

 

À quel joug la nature en l'homme est asservie !
Il faut pour être heureux perdre le sentiment,
Et mourir chaque nuit pour conserver sa vie.

 

Antoine GODEAU  (1605-1672)

 

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 00:49
Liberté

tapisserie "liberté" de Jean Lurçat musée de la tapisserie contemporaine, cliquez sur les liens

 

...
Sur l’absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

 

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

 

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

 

Liberté.

 

Paul Eluard (1895-1952)


extrait de Liberté in Poésie et vérité 1942-1943.

 

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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 00:26
Ame toute divine

rose rouge du chemin des Plantagenêts, photo Jalm, cliquez sur les liens

 

Tous vont battant des mains, sautellent de liesse,
S'entredisant entre eux :
Voilà celui qui dompte et l'Italie et la Grèce
En poèmes nombreux.
L'un vous donne sa lyre et l'autre sa trompette.
L'autre vous veut donner
Son myrthe, son lierre ou son laurier prophète,
Pour vous en couronner.
Ainsi vivez heureuse, âme toute divine,
Tandis que le Destin
Nous réserve aux malheurs de la France, voisine
De sa dernière fin.


Robert GARNIER (1535-1601)

extrait de l'Elégie sur la mort de Ronsard

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 00:22
Printemps, que me veux-tu ?

Terpsichore à Bilbao photo jalm, cliquez sur les liens

 

Sur la lyre tissant mes douces mélodies,
Tantôt j'ai fait gronder un hymne à la vertu ;
Et tantôt, soupirant, mes lèvres moins hardies
Ont tout bas murmuré : " Printemps, que me veux-tu ? "

 

Restant toujours fidèle à l'essaim de mes rêves,
Jamais je n'ai maudit l'extase de l'amour,
Ni condamné ceux qui, dans des heures trop brèves,
Prononcent des serments qu'ils oublieront un jour.

 

Zoé FLEURENTIN (1815-1863)

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 12:38
De l'amour

Vénus et l'Amour au bord de la mer de Ker-Xavier Roussel 1908 Orsay, cliquez sur les liens
 

Aimez, suivez l'Amour, gentes fillettes :
C'est un grand dieu ; soyez à lui sujettes.
N'en doutez point, Amour vous maintiendra
Heureusement, et tout bien vous viendra.
Amour est noble et plus fort que les rois ;
Les princes grands avec tous leur barnois
Sont tous contraints sous lui leur chef baisser,
Et son pouvoir haut et clair confesser.
C'est le seul dieu qui les autres accorde ;
C'est le seul dieu de paix et de concorde ;
C'est celui dieu par qui fut fait ce monde,
Qui entretient cette machine ronde ;
Car le soleil, les planetes, la lune,
Seroient çà-bas sans influence aucune,
Si par ses soins Amour, ce puissant dieu,
Ne leur faisoit regarder ce bas lieu,
Pour y produire, à notre utilité,
De tous les biens une fertilité.
Les bleds, les vins, les arbres et les fruits,
Viennent de là, et par ce sont produits.

 

Charles FONTAINE (1515-158?)

 

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 21:19
La brebis et le chien

brebis sur les pâtures de Ouessant,cliquez sur le lien

 

La brebis et le chien, de tous les temps amis,
Se racontaient un jour leur vie infortunée.
Ah ! Disait la brebis, je pleure et je frémis
Quand je songe aux malheurs de notre destinée.
Toi, l'esclave de l'homme, adorant des ingrats,
Toujours soumis, tendre et fidèle,
Tu reçois, pour prix de ton zèle,
Des coups et souvent le trépas.
Moi, qui tous les ans les habille,
Qui leur donne du lait, et qui fume leurs champs,
Je vois chaque matin quelqu'un de ma famille
Assassiné par ces méchants.
Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste.
Victimes de ces inhumains,
Travailler pour eux seuls, et mourir par leurs mains,
Voilà notre destin funeste !
Il est vrai, dit le chien : mais crois-tu plus heureux
Les auteurs de notre misère ?
Va, ma soeur, il vaut encor mieux
Souffrir le mal que de le faire.

 

Jean-Pierre Claris de FLORIAN (1755-1794)

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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 17:02
De la Charité

les charités de Sandro Botticelli

Que les jours sont charmants, quand les volantes nues
Étendent sur nos chefs leurs ombres continues,
Et cachant du soleil la trop grande splendeur,
Tempèrent sa lumière et domptent son ardeur !
Sans attendre du soir l'heure moins éclairée,
Je puis abandonner la demeure dorée ;
Et dans un air plus libre, un lieu moins fréquenté
Peut donner aux pensers une ample liberté.
Les fleurs de ce parterre ont leur beauté plus vive,
Ne baissant point le chef sous l'ardeur excessive.
Doux astres de la terre, éblouissantes fleurs,
Qui brillez à l'envi de diverses couleurs,
Beaux jeux de la nature, un doux zéphyr vous flatte,
Baisant de votre teint la beauté délicate,
Et vous souffrez l'amour de ces chastes zéphyrs,
Qui n'osent vous baiser qu'avecque leurs soupirs.
L'amour pour la beauté devrait être innocente,
Comme de ces doux vents l'haleine frémissante.
Ô papillons légers qui sur les fleurs errez,
D'un agréable émail comme elles bigarrés,
Autrefois humbles vers rampant dessus les herbes,
Maintenant fendant l'air de vos ailes superbes,
L'homme de votre sort doit bien être jaloux ;
Ou plutôt le chrétien doit apprendre de vous
Qu'ayant rampé longtemps dessus la terre basse,
Il doit voler au ciel sur l'aile de la grâce. [...]

 

Jean DESMARETS DE SAINT-SORLIN (1595-1676)
(Troisième promenade)

 

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 00:28

auteur né une année en 5 :

tn Cupidon

cupidon par Le sodoma (1477-1549), cliquez sur l'image  

 
Passer ses jours à désirer,
Sans trop savoir ce qu'on désire ;
Au même instant rire et pleurer,
Sans raison de pleurer et sans raison de rire ;
Redouter le matin et le soir souhaiter
D'avoir toujours droit de se plaindre,
Craindre quand on doit se flatter,
Et se flatter quand on doit craindre ;
Adorer, haïr son tourment ;
À la fois s'effrayer, se jouer des entraves ;
Glisser légèrement sur les affaires graves,
Pour traiter un rien gravement,
Se montrer tour à tour dissimulé, sincère,
Timide, audacieux, crédule, méfiant ;
Trembler en tout sacrifiant,
De n'en point encore assez faire ;
Soupçonner les amis qu'on devrait estimer ;
Être le jour, la nuit, en guerre avec soi-même ;
Voilà ce qu'on se plaint de sentir quand on aime,
Et de ne plus sentir quand on cesse d'aimer.

Adélaïde DUFRÉNOY (1765-1825)


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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 00:50

auteur né une année en 5 :

tn Charités

Emile Vernon - The Three Graces, cliquez sur l'image

 

Que les jours sont charmants, quand les volantes nues
Étendent sur nos chefs leurs ombres continues,
Et cachant du soleil la trop grande splendeur,
Tempèrent sa lumière et domptent son ardeur !
Sans attendre du soir l'heure moins éclairée,
Je puis abandonner la demeure dorée ;
Et dans un air plus libre, un lieu moins fréquenté
Peut donner aux pensers une ample liberté.
Les fleurs de ce parterre ont leur beauté plus vive,
Ne baissant point le chef sous l'ardeur excessive.
Doux astres de la terre, éblouissantes fleurs,
Qui brillez à l'envi de diverses couleurs,
Beaux jeux de la nature, un doux zéphyr vous flatte,
Baisant de votre teint la beauté délicate,
Et vous souffrez l'amour de ces chastes zéphyrs,
Qui n'osent vous baiser qu'avecque leurs soupirs.
L'amour pour la beauté devrait être innocente,
Comme de ces doux vents l'haleine frémissante.
Ô papillons légers qui sur les fleurs errez,
D'un agréable émail comme elles bigarrés,
Autrefois humbles vers rampant dessus les herbes,
Maintenant fendant l'air de vos ailes superbes,
L'homme de votre sort doit bien être jaloux ;
Ou plutôt le chrétien doit apprendre de vous
Qu'ayant rampé longtemps dessus la terre basse,
Il doit voler au ciel sur l'aile de la grâce. [...]

Jean DESMARETS DE SAINT-SORLIN (1595-1676)


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L'univers d'An Amzer

 

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