cloche de porte au Relecq-Kerhuon, photo Jalm, cliquez sur les liens

A l'école autrefois point d'électricité
Une cloche fêlée annonçait la sortie
Un jour de cet outil aux enfants excités
"La cloche ici c'est moi" l'instituteur a dit

Loeiz

cloche de porte au Relecq-Kerhuon, photo Jalm, cliquez sur les liens

Une cloche fêlée tinte son désarroi
Par les prés et les bois sa voix triste résonne,
Mais Pâques carillonne dans le vieux beffroi,
La nature en émoi, au printemps, s'enjuponne !...

Annie

cloche de porte au Relecq-Kerhuon, photo Jalm, cliquez sur les liens

Cette année encore du clocher de Notre Dame
La cloche fêlée à l’âme jusqu’à son tréfonds
Ne partira pas pour Rome et nul ne la blâme
Elle n’en a pas le cœur, elle a le bourdon

Dominique

cloche de porte au Relecq-Kerhuon, photo Jalm, cliquez sur les liens

Dans la tradition chrétienne d'Occident, on raconte aux enfants, depuis le VIIe siècle, qu'en signe de deuil les cloches partent à Rome, le soir du jeudi saint, et reviennent pour semer leurs oeufs dans les jardins, le jour de Pâques. Il est probable que "la cloche fêlée" du sonnet de Baudelaire, dont voici le second quatrain, ait fait plusieurs fois, dans sa vie, cet aller-retour :

Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu'un vieux soldat qui veille sous la tente !

Par ailleurs, la rime batelée, dont le terme viendrait du vieux français "batteler" : sonner les cloches, est un procédé, datant du moyen âge, qui reprend la rime à l'intérieur, voire à la césure du vers suivant comme l'illustre parfaitement le premier quatrain de ce sonnet de Pierre de Ronsard tiré des "Amours" :

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;

Je vous propose donc pour cheminer poétiquement vers le printemps de nous amuser à écrire des petits poèmes en nous inspirant de la thématique de Pâques, du titre de Charles et de la prosodie de Pierre.

règle : composez, sur le thème de la cloche de Pâques, un quatrain (strophe de quatre vers) d'alexandrins (vers de 12 pieds) avec deux rimes alternées, abab et au moins une rime batelée à l'hémistiche (moitié de l'alexandrin). Glissez-y où vous voulez l'expression "cloche fêlée" et vous obtiendrez un petit poème que j'appellerais bien tout simplement une "cloche fêlée" comme celle-ci :

Emportant sous sa robe une Pâques d'enfants,
La cloche fêlée prend la route du retour,
En survolant les cours, les clochers et les champs,
pour semer un printemps et regagner sa tour.

de Jean-Luc Aotret

Saisissez votre plume tel un battant de cloche pour faire sonner une poésie printanière à faire oublier tous les miasmes de l'hiver. Vous êtes bien entendu instamment conviés à glisser vos créations, vos appréciations et éventuellement le fruit de votre quête dans les commentaires.

N.B. : Comme l'an dernier, il vous est offert, en prime, un jeu dans le jeu. En effet, je vous invite à participer à une chasse à "la cloche poétique" à travers le temps et l'espace. Elle consiste à rechercher sur "la toile" la cloche qu'un illustre poète du moyen âge a glissé dans son poème écrit en rapport avec un célèbre lieu parisien. En plus de ces trois indices, vous pourrez, tout au long du jeu, en trouvez trois autres concernant : le poème, le lieu parisien et le nom du poète. Pour cela il vous faudra cliquer sur le lien du mot "cloche" quand ce lien apparaîtra dans la légende de l'illustration. La première personne qui trouvera la cloche poétique (donc le poème) verra toutes ses "cloches fêlées" publiées dans la prochaine revue Lune en carré.