Avant-hier soir nous avons entendu un grand petit homme :
O Silence, berceau de toute chose, silence où même les galaxies se meuvent comme nefs en océan. Silence plus subtil que les voiles évanescents des déesses imaginées au coeur de l'aube.
Ce soir, il n'est ni tempête, ni grondement de tonnerre, ni lacération fulgurante d'éclairs, ni même d'inquiétude sur le sort de l'univers. ...
De la terre endormie, des berceuses en toutes langues se sont élevées vers les nuées, mêlées de sonorités, de parures, de gémissements, de chagrin, de félicité ou d'enfantement.
Et vous voici, femmes en vigilance, maîtresses des grandes germinations, vous êtes parmi nous, filles du cosmos, porteuses des cadences lunaires. .. Vous êtes racine unique nourrissant de multiples rameaux déployés sur le monde.
Pierre Rabhi, Extrait de l'Offrande au Crépuscule