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Aussi imperceptiblement que le chagrin L'été s'en est allé—
Trop imperceptible enfin
Pour ressembler à quelque perfidie— Une quiétude s'est distillée
Comme un demi-jour commencé de longtemps, Ou la Nature qui aurait passé avec elle-même Un après-midi retiré—
L'obscurité s'est ramassée plus tôt—
Le matin, étranger, a brillé—
Courtoise, pourtant déchirante grâce, Comme invitée, mais qui s'en serait allée— Et ainsi, sans une aile,
Ni l'aide d'une quille
Notre été, léger, a pris la fuite
Vers la beauté.
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As imperceptibly as Grief The Summer lapsed away— Too imperceptible at last To seem like Perfidy—
A Quiestness distilled
As Twilight long begun,
Or Nature spending with herself Sequestered Afternoon—
The Dusk drew earlier in— The Morning foreign shone—
A courteous, yet harrowing Grace, As Guest, that would be gone— And thus, without a Wing
Or service of a Keel
Our Summer made her light escape Into the Beautiful.
Emily Dickinson, 40 poèmes -Emily Dickinson et Charlotte Melançon Emily Dickinson Volume 28, numéro 2, Avril 1986 Éditeur(s) Collectif Liberté
ISSN 0024-2020 (imprimé) 1923-0915 (numérique) Citer cet article
Emily Dickinson et Charlotte Melançon "Emily Dickinson, 40 poèmes." Liberté 282 (1986): 21–50.