oeuf de Pâques décoré, cliquez sur les liens

Rien de neuf, car j’ai encore lu :
« L’œuf ou la poule ? », sujet sans fin
Que discutent certains écrivains.
Vieux radoteurs, n’écrivez plus !

Dông Phong

Prisé au Moyen Âge, l’ennéasyllabe est un vers de neuf pieds que Paul Verlaine utilisa dans sont Art Poétique dont voici la première strophe :

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Compte tenu du symbolisme de renouveau de l'oeuf, l'association du substantif "oeuf" et de l'adjectif "neuf" apparaît évidente, on la retrouve, en effet, dans ce beau poème de Jean Follain :

la vieille dame essuie un œuf
avec son tablier d’usage
œuf couleur d’ivoire et lourd
que nul ne lui revendique
puis elle regarde l’automne
par la petite lucarne
et c’est comme un tableau fin
aux dimensions d’une image
rien n’y est
hors de saison
et l’œuf fragile
que dans sa paume elle tient
reste le seul objet neuf.

Pour fêter le renouveau du printemps, je vous propose donc de nous amuser à écrire des petits poèmes de Pâques en associant comme Jean "oeuf" et "neuf" tout en nous inspirant de la prosodie de Paul.

règle : composez, sur le thème de l'oeuf de Pâques, un quatrain (strophe de quatre vers) d'ennéasyllabes (vers de neuf pieds), avec deux rimes embrassées a, b, b, a. Glissez-y où vous le voulez les mots "oeuf" et "neuf" et vous obtiendrez un petit poème que j'appellerais bien, tout simplement, un "oeufneuf" comme celui-ci :

A terre où en l'air, dissimulé
sur la branche d'un pommier en fleurs,
l'oeuf, sous le regard neuf d'un quêteur
éclairé, se laissera trouver.

de Jean-Luc Aotret

Alors, chers poètes, saisissez vos plumes d'oie pour nous pondre des "oeufsneufs" tout chauds que nous apprécierons de goûter durant ce prochain temps de Pâques. Vous êtes bien entendu instamment conviés à glisser vos créations, vos appréciations et éventuellement le fruit de votre quête dans les commentaires.

N.B. : Cette année il vous est offert, en prime, un jeu dans le jeu. En effet, je vous invite à participer à une chasse à "l'oeuf poétique" à travers le temps et l'espace. Elle consiste à rechercher sur "la toile" (internet) l'oeuf qu'un illustre poète du 17ème siècle a glissé dans son triolet écrit en rapport avec un célèbre lieu parisien. En plus de ces trois indices, vous pourrez, tout au long du jeu, en trouvez trois autres concernant chronologiquement : le triolet, le lieu parisien et le nom du poète. Pour cela il vous faudra cliquer sur le lien hypertexte du mot "oeuf" quand ce lien apparaîtra dans la légende de l'illustration. La première personne qui trouvera "l'oeuf poétique" (donc le triolet) verra tous ses "oeufneuf" publiés dans la prochaine revue d'an amzer poésies.

Enée et la Sibylle de Cumes par François Perrier, cliquez sur l'image

Trépassent les esquifs, d'une vie automnale,
Dans un bourdon d'écume au chalan brise-lames,
Corrode d'armertume, vous sachant grée Madame,
Le brise-coeur rétif, en phase terminale

Alain