Un merl' baye aux corneilles
Un ois'leur guett' sa proie
Avec son appeau, l'éveille
Il choit dans la corbeille
Cruell' traqu' dans les bois
Claudie
Un merl' baye aux corneilles
Un ois'leur guett' sa proie
Avec son appeau, l'éveille
Il choit dans la corbeille
Cruell' traqu' dans les bois
Claudie
Au gabion aposté
Lâche, il siffl' dans l'appeau
Et pièg' deux chevaliers
Dans le marais trompés
Héroïqu' chass' de sot
Sélène
L'apocope (du grec apokoptein : retrancher) est la supression d'un "e" final que l'on doit théoriquement prononcer car situé devant une consonne (il est dit alors non élidable, l'élision se faisant devant une voyelle). Par extension, on appelle également apocope toute supression de phonème. Marquée par une apostrophe, on la rencontre régulièrement depuis la fin du XIXème siècle, notamment dans la chanson à tonalité populaire, maître Georges l'a d'ailleurs largement employée :
Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damnées
Je rêv' d'encore une amourette
Je rêv' d'encor m'enjuponner
Encore un' fois dire : "Je t'aime"
Encore un' fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui est la marguerite des morts
extrait du Testament de Georges Brassens
N'hésitez donc pas à l'utiliser à votre tour dans vos textes rythmés, car cela permettra d'en faciliter la lecture et par là-même d'en respecter la musique.
règle :
composez un quintil d'hexamètres (strophe de cinq vers de six pieds sur deux rimes) à formule simple, c'est à dire rimant abaab. Glissez-y autant d'apocopes que de vers et reprenez où vous le souhaitez le mot "appeau" et vous obtiendrez ce que j'appellerais bien un "apocopigramme" tel que celui-ci :
L'appeau, copie du chant
d'un roug' gorg' querelleur,
tel sirèn' d'océan
attir' l'oiseau confiant
vers l'ois'leur qui le leurre.
de Jean-Luc Aotret
Sifflez dans vos stylos des airs de ces oiseaux rares et enchanteurs ou tapez leur tempo sur vos ordinateurs et peut-êtr' que bientôt...