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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 03:31

Pantoum négligé

Trois petits pâtés, ma chemise brûle.
Monsieur le Curé n'aime pas les os.
Ma cousine est blonde, elle a nom Ursule,
Que n'émigrons-nous vers les Palaiseaux !

Ma cousine est blonde, elle a nom Ursule,
On dirait d'un cher glaïeul sur les eaux.
Vivent le muguet et la campanule !
Dodo, l'enfant do, chantez, doux fuseaux.

Que n'émigrons-nous vers les Palaiseaux !
Trois petits pâtés, un point et virgule;
On dirait d'un cher glaïeul sur les eaux.
Vivent le muguet et la campanule !

Trois petits pâtés, un point et virgule ;
Dodo, l'enfant do, chantez, doux fuseaux.
La libellule erre emmi les roseaux.
Monsieur le Curé, ma chemise brûle !

Paul Verlaine "Jadis et naguère"

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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 13:22

Récitation d'RV hier soir à la brune :

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir,
Valse mélancolique et langoureux vertige!

           
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

           
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

           
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!

Charles Baudelaire

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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 02:52

En déambulant à travers le marais de Bourges :

Des stèles funéraires
De l’empire romain
Aux haies de l’art topiaire
Décorant les jardins
La ville s’est lovée
Entre l’Yèvre et l’Auron
Qui par delà les ponts
Viennent se marier
Avaricum la bien                                       
Nommée où l’eau est lien                          
Entre l’homme et la terre                           
Biturige nocher
Qui s’en va naviguer
Sous le saule et le lierre
 
de Jean-Luc Aotret 10/11/06

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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 21:17

Entre 1922 et 1924 Paul Eluard habite Saint Brice sur La Forêt :

La Courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

- entre Oct. 1924 et aout 1926 -

Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur "

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11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 02:55

Venise

Il semble qu'un soupir, un éternel soupir,
Peuple l'air embaumé d'échos mélancoliques ;
C'est un soupir qui sort de ces brillants portiques
Qu'habitaient autrefois les chants et le plaisir.

Car Venise déjà n'est plus qu'un souvenir.
Elle dort du sommeil des vieilles républiques.
- En vain vous attendez, vagues adriatiques,
Le doge fiancé qui ne doit plus venir.

De quel royal éclat tu brillais, ô Venise !
Au temps où te peignait Paul Véronèse, assise
Sur un velours d'azur, tenant un sceptre d'or !

Seul au Pont des Soupirs, un poète, à cette heure,
Penché vers ta beauté, rêve, contemple et pleure.
- Hélas ! jamais les pleurs n'ont réveillé la mort.

Nicolas Martin (1814-1877)

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 01:10

Y a tout à l'heure
Quinze ans d'malheur
Mon vieux Léon
Que tu es parti
Au paradis
D'l'accordéon
Parti bon train
Voir si l'bastrin-
gue et la java
Avaient gardé
Droit de cité
Chez Jéhovah
Quinze ans bientôt
Qu'musique au dos
Tu t'en allais
Mener le bal
A l'amicale
Des feux follets
En cet asile
Par saint' Cécile
Pardonne-nous
De n'avoir pas
Su faire cas
De ton biniou

extrait  "le vieux Léon" Georges Brassens

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 02:03

Epitaphe

J'ai vécu sans nul pensement,
Me laissant aller doucement
A la bonne loi naturelle,
Et si m'étonne fort pourquoi
La mort daigna songer à moi,
Qui n'ai daigné penser à elle.

Mathurin Regnier (1573-1613)

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7 novembre 2006 2 07 /11 /novembre /2006 02:23

Je m'en vais à la recherche de l'homme vert caché dans
les branches minérales de la cathédrale de Bourges :

La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers

Charles Baudelaire

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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 02:23

Ce WE un ami nantais m'a parlé des poèmes d'Hélène Cadou
mis en musique pour la maîtrise de la Perverie :

C'était une demeure
D'ici et maintenant

Bousculée par le ciel
Et les erreurs
Du vent

Qui emportait
Nos rêves
Avec fruits et moissons

Qui emportait
Nos rêves
Avec fruits et moissons

C'était une demeure
Du ciel sans frontières

Les murs étaient d'ici
Le ciel était chez lui

Nous y vivions le jour
Connaissions le mot fin

Le temps réconcilié
A sa perte éternelle.

Hélène Cadou


De la poussière et de la grâce, Éd. Rougerie

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5 novembre 2006 7 05 /11 /novembre /2006 04:41

A une époque où c'est la coutume de lire ce
type d'expression littéraire :

Epitaphe pour n'importe qui

On ne sait pourquoi cet homme prit naissance.
Et pourquoi mourut-il ? On ne l'a pas connu.
Il vint nu dans ce monde, et, pour comble de chance,
Partit comme il était venu.

La gaîté, le chagrin, l'espérance, la crainte,
Ensemble ou tour à tour ont fait battre son coeur.
Ses lèvres n'ignoraient le rire ni la plainte.
Son oeil fut sincère et moqueur.

Il mangeait, il buvait, il dormait ; puis, morose,
Recommençait encor dormir, boire et manger ;
Et chaque jour c'était toujours la même chose,
La même chose pour changer.

Il fit le bien, et vit que c'était des chimères.
Il fit le mal ; le mal le laissa sans remords.
Il avait des amis ; amitiés éphémères !
Des ennemis ; mais ils sont morts.

Il aima. Son amour d'une autre fut suivie,
Et de plusieurs. Sur tout le dégoût vint s'asseoir.
Et cet homme a passé comme passe la vie
Entrez, sortez, et puis bonsoir !

Jean Richepin (1849-1926)

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L'univers d'An Amzer

 

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