22 novembre 2010
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conservatoire du Stangalar à Brest photo Jalm, cliquez sur l'image
Skogspromenad Dimma över sjön. Vindstilla. Den granklädda udden i diset på andra sidan och dess spegelbild i vattnet - ett vingpar svävande mellan sjö och himmel, grått och grått - och på rullstensåsen mellan höga tallar lyser den barrbeströdda marken roströd och stenbumlingarna ärggröna - nästan viktlösa som stora oformliga knoppar nära att sprängas. promenade dans la forêt Brouillard sur le lac. Aucun vent. Le promontoire revêtu de sapins, de la rive opposée et son reflet dans l’eau – une paire d’ailes glissant entre lac et ciel, le gris et le gris – et sur la moraine entre deux hauts pins le sol brille recouvert d’aiguilles d’un rouge rouille et de grosses pierres verre-de-gris – presque sans poids pareilles à d’énormes bourgeons informes près d’éclater. Bengt Erasmie
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17 novembre 2010
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marais salants de l'île de Ré photo Jalm cliquez sur l'image
Au bord des vertes rizières, Autrefois, un petit nhà quê* Aimait la poésie légère, Et très souvent il rêvassait. Il suivait à peine son père, Qui lui enseignait l’alphabet Et les astuces de grammaire, Car aux nuages il rêvait. Mais ces graines semées aux vents, À la fin, n’ont point été vaines, Ayant bien fleuri à présent. Parfois je brûle de l’encens À ces temps de terre lointaine, Sans en comprendre tout le sens. Dông Phong, 7.7.2010
* Paysan inculte .
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18 septembre 2010
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pointe de Pern à Ouessant photo Jalm cliquez sur l'image
Lancer au vent mes petits vers Comme une bouteille à la mer… Pourquoi, me dis-je, pour quoi faire ? J’aurais mieux fait de me taire ! - Hé, l'ami, tu es bien amer Ce soir au bord de notre aber ! L’image du pays de tes pères Est à présent si délétère ! Ainsi me répond le noroît Pendant que la mer se déchaîne, Comme les souvenirs en moi. Mais comment puis-je oublier Ces temps de guerres et de peines Qui ont détruit notre passé ? Dông Phong
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24 juillet 2010
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des yeux d'éperlans photo Dông Phong cliquez sur l'image
Fouiller des souvenirs Jetés à la poubelle Quand la vie est si belle Au pays des grands menhirs. Ô ajoncs et menhirs, Aidez ma plume vaine Née en terre lointaine À fuir ses souvenirs ! Mais comment oublier Ces sales temps de guerres Et ce vilain passé ? - Ton passé d’éperlan, Si frétillant naguère, Laisse-le dans son temps. Dông Phong
Quiberon, 19.7.2010
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15 juin 2010
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jardin médiéval de Sainte Agnès photo Jalm, cliquez sur l'image
À la mémoire de Sélène
Vườn em
Vườn em cỏ mượt hoa thơm,
Chim ca, sóc nhảy, cây thông thì thào,
Công em khó nhọc biết bao
Cho anh thơ thẩn lao rao tối ngày.
Vườn em là gốc thơ say,
Ngợi vườn anh vịnh bài này tặng em.
Dông Phong
Traduction :
Ton jardin
Dans ton jardin au gazon velouté et aux mille parfums,
Les oiseaux chantent et les écureuils sautillent dans le murmure des pins,
Ton mérite en est plus grand que tous mes livres,
Me procurant jour et nuit tant de rimes,
Ton jardin est si souvent source de mes vers ivres,
Et je t’offre ce poème pour te dire combien je l’estime.
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13 janvier 2010
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halage avant Josselin photo Jalm cliquez sur l'image
Ngày trước mỗi khi qua bên sông, Văng vẳng đưa sang tiếng em hát, Ta thôi ngắm trời xanh ánh mây hồng, Ta quên dạo vườn hoa gió bay ngát. Ngày nay, ta cũng qua bên sông, Lắng tai, không thấy tiếng em hát, Ta hỏi thăm : em đã đi lấy chồng ; Trời nặng, mây mờ, gió hương cũng nhạt. Thổn thức ta ngồi ghé bên sông, Giục tiếng lòng xưa ôn tiếng hát, Muôn ánh lòng soi ấm khối mây lòng, Muôn hương lòng đượm thơm làn gió mát. Ta lòng thi sĩ ở bên sông Tiếc cái vui qua cùng khúc hát : Ngàn muôn năm vỗ nhịp một bên lòng, Ca nhớ lại thanh hương xưa đã tắt.
Thế Lữ (1907-1989)
Traduction par Đông Phong : Le chant du bord de la rivière Autrefois chaque fois que je passais près de la rivière, J’entendais venir de loin ta voix qui chantait, J’arrêtais sur le champ d’admirer les nuages crépusculaires, Et j’oubliais d’avancer dans le jardin où le vent virevoltait. Aujourd’hui, en passant de nouveau près de la rivière, J’ai tendu l’oreille, mais je n’entends plus ta voix qui chantait, Puis je m’en suis informé : tu es partie te marier ; Le ciel est devenu lourd, les nuages estompés, et le vent a perdu ses parfums de naguère. En sanglots, je me suis assis au bord de la rivière, Hâtant mon cœur de retrouver l’air que tu chantais, Alors mille lumières intérieures ont réchauffé mes nuages intérieurs si épais, Et mille parfums intérieurs ont encensé la brise légère. Mon cœur de poète au bord de la rivière Regrette la joie et la chanson du passé : Dix mille années rythment mon cœur isolé, Et je chante pour me souvenir des beaux parfums qui se sont envolés. (Extrait de Đông Phong, Des poètes de ma terre lointaine, Paris, Ed. Publibook, 2008).
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9 janvier 2010
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La ruelle (1657-1661) Rijksmuseum Amsterdam Jan Vermeer cliquez sur l'image HET STRAATJE VAN VERMEER Wanneer je het straatje nog weet, ga dan eens terug naar die middag in het slapende hart van een zomer. Je zult zien: er is heel weinig veranderd, omlijst als het blijft door die ene altijddurende tel. Bijna niets. Onweer verstopt in de lucht. Blad slap en donker. Geen wiekslag. Geen klokslag. Ongemerkt vertakt zich de tijd tot vandaag. Trekt als een web door bestoft licht over daken en vrouwen, langs een hoofdje zonder gezicht in de deur. Daar sta je dan tegenover ons huis, warm en verweerd. Jij, bijna onveranderd in die ene tel, op weg naar het straatje, eeuwig vanmiddag. Paul Gellings DRIE SCHILDERIJEN An Amzer Poésies n°44 juin 09 LA RUELLE DE VERMEER Te souviens-tu de notre ruelle ? Tu y retrouveras ces heures somnolentes d’un après-midi oublié au cœur de l’été. Tu verras : presque rien n’a changé, tout est resté pareil, grâce à cette unique et indestructible seconde. Presque pareil : orage qui couve dans la nue, feuillages sombres et flétris, pas un son, ni ailes ni cloches. Imperceptible, le temps se tisse comme une toile d’araignée dans la lumière poudreuse, sur les toits, sur des femmes, sur une tête sans visage dans la porte. Te voilà enfin en face de notre maison, chaude et rincée par la pluie. Toi, presque la même dans cette seconde unique, en route vers la ruelle, un éternel aujourd’hui. Paul Gellings TROIS PEINTURES An Amzer Poésies n°44 juin 09
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21 novembre 2009
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Petit clin d'oeil à Ólöf qui sera aujourd'hui à 16h au festival du livre de Guérande pour représenter les pays scandinaves : cliquez sur l'image alaouret framm ar skeudenn tonkadur mab-den gwad o redek e-barzh
a reflection framed in gold is human destiny where blood does flow
reflet encadré d'or pur le destin humain y coule le sang
gull umlykur mynd mannleg eru örlög og rennur þar blóð
Ólöf
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19 novembre 2009
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Trenet EMI (2006) cliquez sur l'image Une petite prière Ubi bene ibi patria , Oui, je peux dire que c’est mon cas, Moi qui ai fui le pays de mes pères Ravagé par d’innombrables guerres. Ubi panis ibi patria, Mais, s’il vous plaît, ne méprisez pas Ces hordes poussées par la misère Qui envahissent nos frontières. Car elles ont faim, et aussi soif De vivre enfin dans la liberté, Où leurs enfants trouveront l’espoir. Ô braves gens de la douce France Si belle et riche, ayez pitié De ces pauvres hères en errance. Dông Phong, 14.11.2009
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8 octobre 2009
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au bord de la mer d'occident photo Jalm cliquez sur l'image
Mơ khập khễnh
Ngõ hẹp đường thơ
Quay về dĩ vãng,
Khập khễnh chống nạng
Nửa tỉnh nửa mơ.
Bên bờ Biển Đông,
Sương mù che nắng,
Người xưa nay vắng
Nhìn mãi cũng không.
Mơ bậy làm gì
Về bờ cát trắng,
Chỉ còn cay đắng.
Thôi vứt thơ đi !
Dông Phong , 3.8.2009
Traduction :
Rêve boiteux
Cheminement étroit
Vers la poésie d’autrefois,
Boitant avec béquilles,
Mi-conscience mi-rêve.
Au bord de la Mer d’Orient *,
Soleil caché par la brume,
Pas une figure connue,
Seul s’étale le néant.
Pourquoi rêver vainement
À ces plages de sable blanc,
Où l’amertume traîne.
Jette donc ton poème !
* Les Chinois, dans leur volonté d’hégémonie, l’appellent la Mer de Chine du Sud.
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